Histoire quelques dates

Les faits historiques mentionnés ci-dessous ne sont qu'une partie des informations présentes dans l'ouvrage consacré à Cunelières ...

Où l'on parlerait de Cunelières en 325 ...

La Gaule s'étant peu à peu convertie au Christianisme et la hiérarchie sacerdotale ayant été établie, le pays des Raurarques forma un évêché, dont le siège fut d'abord établi à AUGUSTA-RAURACORUM, puis à Bâle. Le concile de Nicée, en 325, ayant étendu les évêchés aux limites extrêmes des circonscriptions administratives et les évênements postérieurs ayant peu modifié ces limites, du moins jusqu'à la fin du XVIII° siècle, il est facile de déterminer les localites du Territoire qui faisaient partie de la Rauracie. Ce sont celles d'Angeot, Autrage, Bessoncourt, Bethonvilliers, Boron, Bourg, Brebotten Bretagne, Charmois, Chavanatte, Chavannes-les-Grands, Chèvremont, Cunelières, Denney, Eguenigue, Eschêne, Etueffont-Bas, Etueffont-Haut, Felon, Fontaine, Fontenelle, Foussemagne, Frais, Froidefontaine, Grosne, Lachapelle-sous-Rougemont, Lacollonge, Lagrange, Larivière, Les Errues, Leval, Menoncourt, Montreux-Chateau, Normanvillars, Novillard, Pérouse, Petit-Croix, Petitefontaine, Petitmagny, Phaffans, Réchesy, Rechotte, Recouvrance, Reppe, Romagny, Roppe, Rougemont, Saint-Germain-le-Chatelet, Saint-Nicolas, Suarce, Vellescot et Vétrigne.

Toutes les autres localités du Territoire faisaient partie de la Séquanie et relevaient du diocèse de Besançon. Un réseau routier relia bientôt certaines d'entre elles.

Qui étaient les Raurarques ?

Le territoire de Belfort appartenait pour une part à la puissante agglomération de Séquanes, qui peuplaient aussi la Franche-Comté et le Sud de l'Alsace. Il appartenait pour une autre part aux Raurarques qui peuplaient la Suisse Septentrionale et une partie du Sundgau.

Les séquanes venaient des rives de la Seine: ils avaient pour capitale VESONTIO (Besançon).

Les Raurarques étaient des Germains, originaires de la Rhur: en l'an XII avant notre ère, la limite de ces deux peuplades se situait dans notre région, un peu en deçà de la Savoureuse.

Les Raurarques ne pouvaient rivaliser de puissance avec les Séquanes qui disputaient aux Arvernes (du Massif Central) et aux Eduens (de la Bourgogne) la prééminence de la Celtique.

Aux XII° et XIII° siècles

Quelques dates et informations concernant Montreux-Château et Cunelières:

En 1170, le bourg de Montreux avait acquis une certaine importance car il avait son maire (VILLICULUS) prénommé Albert, mais l'histoire de Montreux-Chateau n'est autreque celle de ses seigneurs.

La seigneurie comprenait Montreux-Château, Montreux-Vieux, Montreux-Jeune, Chavannes-sur-l'Etang, Grün au Valdieu, Chavannes-les-Grands, Bretagne, Fontaine, Foussemagne, Cunelières, et plus tard, Magny et Lutran.

Cette seigneurie relevait naturellement du Comté de Ferrette, dont elle faisait partie.

En 1458, la veille de la fête de l'Apôtre St Thomas, le duc Sigismond d'Autriche confère à Jean de Montreux l'investiture du Château de Montreux et Cunelières (Kolmer).

La même année, Jean de Montreux meurt en laissant deux fils, qui se partagent le fief.

L'ainé, Frédéric, eut Cunelières, Frais, Chavannes-sur-l'Etang, Chavannes-les-Grands, Lutran, Magny, Romagny et Grün au Valdieu.

Le cadet, Antoine, eut Foussemagne, Montreux-Vieux, Montreux-Jeune, Bretagne et Fontaine.

Quant à Montreux-Château, il demeure en commun entre les 2 branches.

Au commencement du XVII° siècle, les Reinach-Foussemagne achetèrent les parties qu'ils avaient possédées auparavant et c'est ainsi que tout le domaine se trouva définitivement entre leurs mains.

La lignée de Louis de Reinach-Montreux s'éteignit en 1704 (d'après le livre: les 3 Montreux, de l'abbé Behra).

Cunelières fait partie des localités existant avant 1250 et est cité comme hameau dépandant de Montreux-Château, ayant une origine inconnue.

Après la révolution Française (1794)

A Cunelières commune du canton de Fontaine, aujourd'hui Territoire de Belfort, vivait alors un pieux et brave travailleur, François Mercelat.

Un de ses fils avait émigré et même faisait partie de l'armée de Condé qui comptait plus d'un Alsacien dans ses rangs.

Le fils écrivait de temps à autre à son père par l'entremise des marchands allant de Bâle à la foire de Belfort. De misérables dénonciateurs accusèrent Jean-François Mercelat d'être en relation avec son fils émigré; On trouva une de ses lettres entre la poutre et la plancher du plafond de la salle à manger; Le contenu ne donnait lieu à aucun commentaire fâcheux. On n'y parlait pas des affaires politiques. Mais cela suffit pour faire condamner Mercelat par le Tribunal Révolutionnaire de Colmar.

Un jour, la guillotine, jetée sur un chariot, fit une entrée sinistre dans le canton de Fontaine. Le cortège sanglant quitta la route de Strasbourg à Lyon, au bourg de Lachapelle, pour se diriger par le chemin vicinal, vers Cunelières.

Le premier village traversé fut Angeot. L'exécuteur s'arreta, descendit de son chariot et se fit indiquer le local de l'école primaire par l'agent national de la commune, qui le renseigna et voulut bien l'accompagner.

On peut juger qu'elle ne fut pas la stupéfaction de l'instituteur et la terreur des enfants, quand cet inspecteur d'une nouvelle espèce entre dans l'enceinte habituée aux accents de la grammaire nationale.Mais personne ne pouvait deviner à quoi l'on devait cette apparition.

En présence de l'agent communal, le bourreau fit réquisition de l'instituteur, qui, du reste, était charpentier de son état, pour l'accompagner à Cunelières, y dresser l'échaufaud et donner aide à l'éxécuteur.

En ces temps là, il ne s'agissait pas de plaisanter avec les réquisitions. La réquisition ou la mort !...Le pauvre pédagogue charpentier s'éxécuta et les écoliers eurent congé ce jour là. Parions que le malheureux eut préféré chanter un beau "Kyrie Eleison", même celui de la messe de Défunts.

Christophe Mercelat

A défaut d'autres documents écrits, introuvables malgrés toutes les recherches, on ne peut que fournir sur la mort de Christophe Mercelat de Cunelières en 1794, que la citation suivante du journal "L'ami de la Religion et du Roi" du Mercredi 18 Novembre 1822, n° 862 - Paris.

“ Dans les différentes listes qu'on a publiées des prêtres et chrétiens généreux qui ont confessé la foi pendant le règne de l'impiété, on a omis un homme de la campagne, né dans le Haut-Rhin, et recommandable par ses principes et sa fermeté, Christophe Mercelat, né le 16 Mai 1750 et demeurant à Cunelières , arrondissement de Belfort, avait reçu une éducation chétienne et pratiquait régulièrement tous ses devoirs de religion.

Comme il était infirme et ne pouvait marcher qu'avec ses béquilles, il ne pouvait guère s'occuper des travaux de la campagne et employait une partie du temps à des lectures pieuses.

Dans le nombre des livres qui lui tombèrent entre les mains, au commencement de la révolution, il s'en trouva qui traitaient de la Constitution Civile de Clergé et du Schisme qu'elle introduisait.

Mercelat, averti de la marche qu'il devait suivre, évita donc les nouveaux pasteurs, et lorsqu'on lui demanda les motifs, il les expliqua sans détour. Cette franchise le rendit odieux aux révolutionnaires, il fut dénoncé et conduit à Colmar, où on lui proposa le serment qu'in ne prêta qu'avec la restriction formelle de fidélité à la Religion et au Roi.

Il n'en fallu pas d'avantage pour l'envoyer au Tribunal Révolutionnaire qui le condamna à la mort le 28 Février 1794, en se fondant principalement sur une lettre écrite et signée par lui et où il disait qu'il serait toujours fidèle à Dieu et au Roi.

Jamais il ne voulut désavouer cet écrit, et on ne put ébranler sa contance. Ramené de Colmar à Cunelières, il fut exécuté le 1er Mars 1794, sans avoir voulu communiquer avec les prêtres constitutionnels dont on lui offrit les services.

Sur l'échafaud même, il s'écria: VIVE LE ROI ! JE MEURS CONTENT POUR LE ROI ET POUR LA RELIGION DE MES PERES

Nous nous faison un plaisir de venger d'un injuste oubli la mémoire de ce généreux chétien.”

Cet article est extrait de la collection de l'ancien journal "L'ami de la Religion et du Roi" que possédait M. L'Abbé Mercelat, petit-neveu de Christophe, mort curé de Bavilliers en 1899. Ce vénérable curé ajoutait à ce document la tradition constante de sa famille.A Cunelières même, nous avons faits consulter les habitants d'aujourd'hui, lesquels confirment unanimement le fait ci-dessus rapporté.

La même tradition rapporte que Marie-Barbe Mercelat, soeur de Christophe, aurait été elle aussi arrêtée pour pareil motif et emmenée à Colmar où elle n'aurait cessé de manifester sa foi dans la prison, par la récitation à haute voix de son chapelet et par des chants religieux. Elle fut cependant élargie et mourut à Cunelières le 24 Thermidor An 4 (Août 1796).